Numéro 248

AVRIL 2015

72 PAGES

Prix version papier : 16.00 €*
Prix version numérique : 16.00 €
Prix bimédia : 27.00 €*

*Hors frais de port

L'éditorial

Les transports, activité synonyme de révolution industrielle et de progrès technologique, marquent d’une empreinte forte notre société contemporaine. Les investissements consentis dans la construction et l’exploitation structurent, par leur importance, l’organisation des ﬁnances publiques. Par les travaux engagés, les infrastructures transforment les territoires ; les véhicules ne passent pas inaperçus auprès des populations, tantôt fascinées, tantôt lassées. Enﬁn, les hommes et les marchandises sont parties prenantes dans ce vaste système de transport.

Avec l’essor du numérique, l’approche de la question des transports se métamorphose radicalement : ce ne sont plus les moyens techniques qui déclenchent les déplacements et les échanges. Dorénavant, c’est l’individu qui commande, en trouvant dans ce qu’on a appelé les autoroutes de l’information les possibilités de se rendre à destination. Peu importe le moyen de transport utilisé, seul compte le but, à atteindre d’ailleurs autant que possible à bon compte.

Dans ces conditions, le train, comme tous les modes de transport collectifs, structurés, lourds en besoins de ﬁnancement, à rendement croissant, est confronté à un nouveau déﬁ : comment peut-il conserver ses clients et en séduire de nouveaux, alors que les applications numériques ont tendance à les orienter vers la voiture réinventée, partagée, socialisée, économisée pour les uns, valorisée pour d’autres ? Les qualités du train, reconnues en sécurité et pour l’environnement, passent à l’arrière- plan, tandis que ses coûts ﬁnanciers sont de plus en plus durement dénoncés, tant nationalement lorsqu’il s’agit d’infrastructures, qu’individuellement lors de l’achat d’un billet.

S’ensuit un malentendu : que pèse la dépense pour un bon réseau ferroviaire face aux gains qu’il procure à la collectivité ? La dépense est en eﬀet une somme d’argent à débourser, tandis que les gains (sécurité, pollution, temps) sont monétarisés, ce qui ne constitue pas une rentrée d’argent. Vous trouverez dans les pages qui suivent le cas de l’expertise socio- économique d’un grand projet ferroviaire, Bordeaux – Toulouse – Dax et Espagne. Cet article est rédigé par Claude Abraham, très grand connaisseur des transports et du calcul économique, au point qu’une méthode porte son nom. Il a dirigé la mission de contre-expertise du dossier, à la demande du Commissariat général à l’investissement, service du Premier ministre, en incluant dans l’équipe d’experts notre rédacteur en chef adjoint, signe de reconnaissance du niveau de professionnalisme de la RGCF. La commission d’enquête publique a rendu ﬁn mars un avis défavorable : c’est simplement l’étape suivante d’un processus de concertation démocratique dont la France s’est dotée. La contre-expertise socio-économique en est juste un élément qui enrichit la réﬂexion.

Un autre dossier important dans ce numéro apporte un éclairage sur les diﬃcultés du fret ferroviaire en France. Là aussi, le coût d’exploitation du train pèse dans la compétition face au camion. Mais on pourrait également déplorer que les gains pour la collectivité que procure le transport par fer, ne soient pas davantage monnayables.

Le dossier sur le nouvel engin de surveillance de la géométrie des voies traite d’un sujet bien technique. Outre sa performance technologique, il conviendrait d’en apprécier son apport à la sécurité du chemin de fer et au gain qu’il apporte ﬁnalement à la collectivité : l’analyse socio-économique s’applique partout dans le système ferroviaire avec des résultats positifs. Peut-on souhaiter que la mobilité numérique en tienne davantage compte au proﬁt de la collectivité ?

Bonne lecture !

PASCAL LUPO

Dossiers

La contre-expertise de l’évaluation socio-économique du Grand Projet (ferroviaire) Sud-Ouest (GPSO)
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Le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) consiste en la création d’une ligne à grande vitesse de Bordeaux à Toulouse avec un embranchement vers Dax, suivi d’une ligne nouvelle de Dax à la frontière espagnole. A la demande du gouvernement RFF a préparé, en vue d’une enquête publique, un dossier. Le Commissariat général à l’investissement a procédé à la contre-expertise du dossier socio-économique de ce projet. C’est cette démarche qui est présentée dans ce dossier.

The counter-appraisal of the socio-economic assessment of the Great Southwest Railway Project

The Great Southwest Railway Project consists of creation of a high-speed line from Bordeaux to Toulouse with a spur to Dax, followed by a new line from Dax to the Spanish border. At the request of government, RFF has prepared documentation for a public enquiry. The General Commissariat for Investment has carried out a counter-appraisal of the socio-economic documentation for this project which is presented in this article.

Die Gegenexpertise zur sozialwirtschaftlichen Bewertung des Grand Projet (ferroviaire) Sud-Ouest (GPSO – Großprojekt Südwest (bei der Bahn))

Das Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) besteht in der Schaffung einer Hochgeschwindigkeitsstrecke von Bordeaux nach Toulouse mit einer Abzweigung nach Dax, gefolgt von einer Neubaustrecke von Dax zur spanischen Grenzen. Auf Antrag der Regierung hat RFF ein Dossier für eine öffentliche Umfrage zusammengestellt. Das Generalkommissariat für Investition hat eine Gegenexpertise zum sozialwirtschaftlichen Dossier für dieses Projekt erstellt. Die Vorgehensweise hierzu ist Gegenstand dieses Artikels.
Les engins « SURVEILLE » de SNCF Réseau : la surveillance automatisée des voies
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Depuis avril 2014, trois engins « SURVEILLE » parcourent 17 000 km des voies du Réseau Ferré National par cycles de huit semaines, à la vitesse de 80 km/h, aﬁn de surveiller l’état des voies en appui et en complément des tournées périodiques faites par le personnel de maintenance. Ils sont équipés d’appareils de détection hautement performants qui délivrent des informations essentielles sur l’état de la voie et qui sont traitées en temps réel et mises à disposition aux mainteneurs immédiatement ou dans un délai court, selon leur criticité.

SNCF Reseau’s “SURVEILLE” track monitoring vehicles: automated track monitoring

Since April 2014, three “SURVEILLE” vehicles have covered 17,000 kilometres of track on the national rail network in 8-week cycles at the speed of 80 km/h to monitor track condition to support and supplement the periodical rounds by maintenance staff. They are equipped with high performance detection systems providing essential information on the track condition, which is processed in real time and given to maintenance staff immediately or very rapidly depending on the degree of criticality.

Die Triebfahrzeuge „SURVEILLE“ von SNCF Réseau: die automatische Gleisüberwachung

Seit April 2014 fahren drei Triebfahrzeuge „SURVEILLE“ in Zyklen von 8 Wochen mit 80 km/h auf 17 000 Kilometern der Gleise des Nationalen Streckennetzes, um zur Unterstützung und Ergänzung der regelmäßigen Begehungen des Instandhaltungspersonals den Zustand der Gleise zu überwachen. Sie sind mit hochleistungsfähigen Ortungsgeräten ausgestattet, die wesentliche Informationen über den Zustand des Gleises liefern. Diese werden darüber hinaus in Echtzeit verarbeitet und dem Instandhaltungspersonal, je nach ihrer Kritizität, unmittelbar oder kurzfristig zur Verfügung gestellt.
Le fret ferroviaire et la performance de l’infrastructure : quels enseignements pour progresser ?
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Dans ce dossier l’auteur présente l’évolution du traﬁc fret ferroviaire en France. Après une période de décrochage de 2000 à 2005 le traﬁc fret s’est globalement stabilisé avec l’arrivée de nouveaux transporteurs. L’auteur analyse l’impact de l’ouverture du marché à de nouveaux entrants et l’importance du niveau de qualité du réseau sur les perspectives ’évolution. L’évolution de l’organisation du système ferroviaire laisse apparaître des pistes de progrès pour l’avenir.

Rail freight and infrastructure performance: the lessons learned to make progress

In this article, the author presents the evolution of rail freight traffic in France. After a period of decline in freight traffic from 2000 to 2005, traffic stabilised on the whole with the advent of new carriers. The author analyses the impact of the opening of the market to newcomers and the importance of the standard of quality of the network for growth prospects. The changes in the organisation of the railway system open avenues for progress in the future.

Der Eisenbahngüterverkehr und die Leistungsfähigkeit der Infrastruktur: Welche Lehren kann man daraus ziehen, um Fortschritte zu erzielen?

In diesem Artikel präsentiert der Autor die Entwicklung des Eisenbahngüterverkehrs in Frankreich. Nach einem Zeitraum des Rückgangs von 2000 bis 2005 hat sich der Güterverkehr mit dem Eintreffen neuer Beförderer insgesamt stabilisiert. Der Autor analysiert die Auswirkungen der Öffnung des Marktes für Neueintretende sowie die Bedeutung des Qualitätsniveaus des Netzes für die Entwicklungsperspektiven. Die Entwicklung der Organisation des Bahnsystems eröffnet Wege des Fortschritts für die Zukunft.

Infos

Renforcement des fondations du tunnel de Valhubert par colonnes de jet grouting (Travaux Castor)
Évolution des moyens de mesure de l’Agence d’Essai Ferroviaire (AEF) pour la qualification des engins moteurs vis-à-vis de la signalisation des télécommunications et des IFTE
Défauts et qualités des voies : la RGCF mesure déjà l’ampleur du sujet dès 1887

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